Être un petit saint-quentinois en 14/18. Maryse Trannois
10 janv. 2025La première guerre va laisser des enfants seuls, sans parents. Le 27 juillet 1917, une nouvelle loi est instaurée : création de l’Office des Pupilles de la Nation rattaché au Ministère de l’Instruction publique (1).
Cette loi oblige « la Nation à aider matériellement et moralement les enfants de ceux qui ont été tués ou blessés pour sa défense. » L’Etat adoptera en particulier tous les enfants « orphelins de guerre » ils deviennent alors Pupilles de la Nation, c’est une protection supplémentaire qui s’ajoute à la pension déjà allouée aux mères de famille isolées. (1)
Pas un pupille en âge de passer le certificat d’étude ne sera présenté en 1919, le niveau est trop mauvais, la fréquentation scolaire a été catastrophique.
Dans l’arrondissement de Saint-Quentin, on compte, avant la guerre, 18 355 élèves d’âge scolaire. On n’en dénombre plus que 4037 après, ce qui représente … 24%. (2)
L’enfant ne va pas être uniquement victime, il sera aussi acteur et témoin de la guerre.
1er août 1914, la mobilisation générale est décrétée. Elle est annoncée dans les journaux. Des affiches sont collées partout dans Saint-Quentin. Tous les hommes pouvant être soldats partent. Les femmes doivent rester avec leurs enfants.
Le 27 août 1914, les Allemands rentrent dans la ville. Sa prise s'effectue sans résistance. Le 10ème Régiment Territorial, dépourvu d’artillerie et de mitrailleuses, a la mission d’empêcher l’avancée de l'ennemi. Le régiment est décimé à Bellenglise et à Harly. Une partie de ses soldats est faite prisonnière, une autre se cache chez les habitants ou bat en retraite
Pour les enfants, l’entrée en guerre va annoncer l’adieu au père. Ils vont voir leur mère pleurer sans toujours bien comprendre ce qui se passe mais ils ne sont pas au bout de leur peine puisqu’ils vont avoir à subir bien d’autres traumatismes comme l’invasion, la peur, les pillages, les viols et les rumeurs. On raconte que les allemands coupent les mains des enfants. Le 27 août, ils sont encore en vacances, ils ne retourneront pas tout de suite à l’école. Les Allemands prennent, très rapidement, possession de tous les lieux où ils pourront loger leurs soldats, les locaux scolaires sont parfaits.
Retrouver la suite de cet article dans notre recueil "L'enfance en guerre" édité par le musée du Vermandois.
117 pages. 10 euros. illustrations couleurs.
Disponible au musée ou sur demande au 06-10-26-56-68