La Grande Guerre de Marianne et Germania, exposition
02 sept. 2023Exposition en 15 panneaux, conçue par Guillaume Doizy, avec le soutien du Fonds Citoyen Franco-Allemand.
Le Moyen-Âge européen hérite des traditions gréco-latines antiques, dans lesquelles les Beaux-Arts donnent la part belle à l’allégorie qui permet notamment de personnifier de grandes idées ou des sentiments. C’est tout naturellement que les imagiers de la Renaissance vont incarner les frictions entre pouvoirs régionaux puis bientôt «nationaux» au travers de figures animalières qui, par leur stabilité dans le temps, offrent une garantie d’interprétation, le visage des monarques étrangers demeurant trop peu connu.
Le dessin de presse, qui émerge au 19e siècle en Europe et se diffuse par la colonisation, reprend à son compte cette tradition allégorique pour qualifier et disqualifier les nations en devenir. Lorsqu’éclate la Grande Guerre, Marianne (France), Germania et Michel (Allemagne), John Bull (Angleterre), Oncle Sam (États-Unis) et leurs homologues européens ou asiatiques se chamaillent le monde au travers d’images satiriques omniprésentes.
La guerre industrielle opposant principalement la France à l’Allemagne, la caricature internationale, enrégimentée dans certains pays à coups de censure renouvelée, va donner la part belle à ce «couple» belligérant, mettant aux prises les deux allégories militarisées, nationalistes et belliqueuses. Dans ce que l’on peut qualifier de propagande balbutiante, l’image de ces personnages féminins d’exception – tantôt héroïsées dans une visée apologétique, tantôt avilies -, tranche avec l’univers masculiniste de la guerre et semble contredire la relégation dont sont alors victimes les femmes.
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