Le début de la Grande Guerre est marqué par les atrocités commises par les troupes allemandes durant les premières offensives de 1914 dans les régions du Nord et de l’Est de la France, mais aussi en Belgique, en Serbie et en Russie ; pillages, destructions de villages, incendie d’églises, viols, et massacres de civils, qui vont rapidement être instrumentalisés par la propagande alliée. Face à cette violence, des illustrateurs de presse s’empressent de dénoncer les exactions ennemies en mettant parfois en scène la figure de l’enfant en tant que martyr de la guerre.

Dans un dessin publié le 29 août 1914 dans L’Illustration, Georges Bertin Scott dépeint « leur façon de faire la guerre », en présentant les victimes principales de la barbarie allemande. On y voit un soldat,  prenant fièrement la pose tel un chasseur en posant son pied sur le cadavre d’une femme, au milieu d’un charnier devant un village en proie aux flammes. Parmi les corps, on peut distinguer trois figures symboliques : la femme au premier plan, le prêtre derrière le soldat, et l’enfant allongé près de la femme. Ces trois figures représentent à la fois les victimes de la guerre, mais elles incarnent aussi de manière symbolique les valeurs qui sont menacées par l’envahisseur barbare : la famille, l’Eglise et l’avenir. Cette composition va être reprise par d’autres artistes pour évoquer la violence allemande, ainsi que par des éditeurs de cartes postales. Ces représentations largement diffusées permettent alors d’appuyer la nécessité de la mobilisation des troupes au front, en cherchant à culpabiliser les adultes : il faut protéger les enfants en se sacrifiant pour eux, afin de leur assurer un avenir en paix, afin de les éloigner de la violence.

Retrouver la suite de cet article dans notre recueil "L'enfance en guerre" édité par le musée du Vermandois. 
117 pages. 10 euros. illustrations couleurs.
Disponible au musée ou sur demande au 06-10-26-56-68

 

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