Une hache polie d'exception fait son entrée au musée

Le Néolithique, ou Âge de la "Pierre Nouvelle", marque une période charnière dans la Préhistoire, caractérisée par l'introduction du polissage de la pierre. Bien que la hache soit souvent considérée comme l'outil emblématique de cette époque, elle n'est pas une invention strictement néolithique, car des outils similaires existaient déjà au Paléolithique et au Mésolithique. L'innovation majeure du Néolithique réside dans le polissage de ces outils, améliorant ainsi leur solidité, leur longévité et leur efficacité. Cette avancée technique est souvent associée à l'émergence de l'agriculture, bien que les haches polies aient également joué un rôle dans d'autres aspects socio-économiques.

 

La fabrication des haches polies implique plusieurs étapes complexes. La première étape consiste en la collecte de silex, généralement extrait de gisements situés à proximité des habitats. Des sites miniers, comme ceux découverts en Pologne, en Belgique, dans le nord de la France et en Angleterre, témoignent de l'ampleur de cette activité, avec des puits atteignant jusqu'à 20 mètres de profondeur. Le dégrossissage des blocs de pierre est ensuite réalisé à l'aide de percuteurs en pierre, suivi d'une mise en forme par martelage avec des percuteurs tendres, comme le bois de cervidé. Enfin, le polissage est effectué sur des polissoirs en grès, un processus qui peut prendre entre 15 et 30 heures pour une hache standard.

 

Les haches polies présentent une grande diversité morphologique, reflétant des évolutions techniques et sociales. Au fil du temps, les systèmes d'emmanchement se sont perfectionnés, passant d'une fixation directe dans des manches en bois à l'utilisation de gaines en bois de cerf, réduisant ainsi l'usure et améliorant l'efficacité. Parallèlement, des hachettes de petite taille, parfois perforées, ont été découvertes. Leur faible efficacité en tant qu'outils suggère qu'elles servaient plutôt d'objets de parure ou de symboles sociaux.

 

Les études ethnologiques offrent des perspectives précieuses pour interpréter les pratiques néolithiques. Ces travaux mettent en lumière les rôles socio-économiques des haches polies, notamment dans la gestion des forêts, la division sexuelle du travail et la structuration des hiérarchies sociales. Par exemple, la taille des lames peut refléter des disparités économiques ou sociales, tandis que leur présence dans des tombes masculines souligne leur importance culturelle et leur rôle dans les échanges intercommunautaires.

C'est un objet exceptionnel qui vient de faire son entrée au musée. Don de Mr Piat, une hache polie du néolithique superbe enrichira désormais nos collections. 

Voici le témoignage de l'inventeur de cette découverte:

Au printemps 1969 démarraient les travaux d’installation du Collège Marcel Pagnol de
Vermand. Le décapage des terres de surface avaient permis de découvrir des fours de potiers gallo-romains qui ont fait l’objet d’observations archéologiques.
Ces terres ont été déplacées et ont servi à reboucher un ancien chemin rural creux (chemin
de Caulaincourt) qui prolongeait la rue amenant au cimetière communal.
Intrigués par ces dépôts de terre importants, mon ami Didier Charlet et moi-même sommes
allés observer ces nombreux tas de terre bennés par des tracteurs.
En retournant une grosse motte de terre qui dépassait d’un tas, j’ai eu la surprise de voir
dépasser la partie inférieure de cette hache de pierre qui s’est révélée intacte malgré les
déplacements par les différents engins.

Une hache polie d'exception fait son entrée au musée
Une hache polie d'exception fait son entrée au musée
Une hache polie d'exception fait son entrée au musée
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Une hache polie d'exception fait son entrée au musée
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